
Lors d’un échange particulièrement dense avec mes étudiants à l’ENS, ils ont parlé de leur malaise durant le stage pratique dans les établissements scolaires. Ils ont décrit des relations tendues avec les professeurs d’application, des interactions éprouvantes avec les élèves, et surtout cette impression de ne plus parvenir à rester patients, comme si le réservoir de calme et de bienveillance attendu d’eux s’était soudain vidé. Leur parole, à la fois lucide et désabusée, a fait résonner la question du métier dans sa dimension la plus intime : comment tenir, comment se tenir, lorsque l’on se découvre soi‑même en défaut de patience ?