
ALGER - Une conférence a été organisée, mardi à Alger, dans le cadre de la commémoration du 63ème anniversaire de l'incendie de la bibliothèque universitaire de la faculté d'Alger perpétré par l'Organisation de l'armée secrète (OAS), avec la complicité des autorités coloniales, durant laquelle les participants ont affirmé que cet acte barbare constituait un crime contre la pensée et l'humanité. Lors de cette conférence organisée par l'université d'Alger 1 (Benyoucef Benkhedda), le recteur de l'université, Ammar Haiahem, a indiqué que l'incendie de la bibliothèque de la faculté d'Alger perpétré par l'OAS fut "l'un des crimes les plus odieux de l'histoire", car il s'agissait d'une "vaine tentative de priver le peuple algérien de sa mémoire et de sa culture". Ce crime odieux, commis le 7 juin 1962, illustrait le refus par le colonisateur français de la victoire militaire et diplomatique de l'Algérie, ajoute M. Haiahem, mettant l'accent dans ce contexte sur l'importance "de la préservation de la mémoire et de son ancrage dans les esprits des générations futures". Il a rappelé dans ce cadre que l'incendie était resté actif pendant 3 jours, soulignant que les agents n'ont pas éteint le feu directement. Pis encore, ils ont dirigé les lances à eau vers les zones que les flammes n'avaient pas encore atteintes, afin de détruire les ouvrages épargnés, et commettre ainsi "un crime contre la pensée et l'humanité". De son côté, le conseiller du ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Said Seghour, a fait observer que l'incendie de la bibliothèque commis par l'OAS avait pour but de "se venger contre le peuple algérien qui s'apprêtait à officialiser son indépendance et à fêter sa liberté". Ce crime commis contre l'humanité et la civilisation avait montré "la réalité atroce que la pensée coloniale française s'efforçait de dissimuler au monde", a-t-il soutenu. Pour sa part, le président de la commission algérienne de l'histoire et de la mémoire, Mohamed Lahcen Zeghidi, a affirmé que l'incendie de la bibliothèque de la faculté d'Alger se voulait "une tentative de brûler la référence d'une nation qui a façonné l'histoire depuis des millénaires". Le professeur d'histoire à l'université de Bouira, Zidine Kacimi, a donné, quant à lui, les détails de cet incendie criminel provoqué par trois bombes au phosphore placées devant 3 sceaux d'essence afin de causer le maximum de dégâts, soulignant que l'incendie avait détruit un fonds documentaire de 400.000 ouvrages sur un total de 600.000 livres, ouvrages et manuscrits de cette bibliothèque universitaire.