
Je me rappelle Alger en 1962. Il y soufflait un air nouveau de liberté. La présence tonifiante de révolutionnaires en exil venus du monde entier, l'Université enfin ouverte à toutes les classes sociales, l'essor culturel dont la cinémathèque était l'exemple, la fraternité avec les Algériens qui, malgré le prix du sang payé au tribut de la guerre, ne conservaient aucune haine envers le pied-noir que je représentais, l'engagement extraordinaire de ces femmes qui donnaient leurs bijoux ou de ceux qui plantaient des arbres pour construire un pays nouveau dont j'aimais l'idée, me confortaient dans mes choix.